31 Oct - 03 Nov 2024
Sourdeval-les-Bois
Organizer(s): Eliot
AsT, Beb, Blood, Bmw524, Bouba, Breiztiger, CMP, Cracky/Untitled, Demoniak, Dom908, Eliot, Fredouille, Genesis8, Giherem, Golem13, Gregory, Hicks, Hwikaa, Kris, Krusty, LaSTiC, Lithana, Logan, Lunoka, Madram, Mage, Nicky One, OffseT, OneVision, Prodatron, Pulkomandy, Roudoudou, Sid, Sim1, Supersly, Targhan, TotO, Toug, Wild/Crack'n Rom, Zik
Benediction Coding Party 4 Invitro (Praline + Impact)
1. Borderline (Pulpo Corrosivo)
2. Recycled Bug (Da Boxon Team)
2. Happy Halloween (Impact)
4. We Are (Impact)
1. IMPbus (Kris)
Report by LaSTiC
Arkos Tracker 3 presentation by Targhan recorded by roudoudou
Another almost objective and neverending report by Hwikaa written in November 2024
Il est des nôôÔôô-ô-treuh !
LE PROBLÈME C’EST LE CHOIX
Quel est le nombre optimal de vêtements et sous-vêtements de rechange à amener à un meeting retro-geek de trois jours ? C’est, je dois bien l’avouer, une des questions fondamentales qui me taraudaient la veille du départ. Chacun ses préoccupations, vous me direz. Mais il a bien fallu que j’affronte la réalité et qu’à un moment je fasse un choix entre l’hygiène et le CPC. Convaincu qu’il y aurait bien assez de machines sur place et qu’un 8 bits cacherait difficilement la mienne, j’optai pour un set de 4 boxers (un pour chaque jour plus un de secours, tout peut arriver) et retournai dans la rue terrifier les petits monstres un peu trop confiants qui m’intimaient de choisir entre un bonbon ou un sort.
Mais pas trop tard, j’avais un avion à prendre le lendemain matin de très, très bonne heure.
SUR LA ROUTE
Pour moi qui suis un habitué des départs ratés, l’enchaînement sans heurts des événements du vendredi matin aurait presque pu me décevoir. Heureusement, le trajet retour me réservait de belles surprises (foreshadowing!), alors reste bien jusqu’à la fin du compte-rendu, mets un pouce et abonne-toi pour encore plus de rires aux dépens d’un pauvre graphiste.
À l’aller, donc, rien de bien notable à l’exception d’un léger retard d’une heure pour quitter le sol catalan, encore sec en cette Toussaint de l’an de grâce 2024.
Mesdames et messieurs, ici votre commandant de bord. L’équipage et moi-même vous prions de bien vouloir patienter encore une bonne demi-journée avant le décollage. Merci.
Pendant ce temps, du côté de Paris, France, l’honorable Sid finissait de charger dans son véhicule le minimum vital pour un tel événement : une trousse de toilette, des vêtements et sous-vêtements de rechange (oui mais combien ?), un 6128 Plus, et AsT. Puis ces deux sympathiques sixièmes d’iMPACT foncèrent vers Charles de Gaulle, terminal 3, afin de m’y récupérer.
Ravi d’enfin retrouver AsT après exactement 235 jours de sevrage, je le gratifiai d’une longue et chaleureuse étreinte (cherchez pas, c’est un truc entre nous) puis bisoutai et remerciai Sid pour son aide inespérée. Sid, mon bon Sid, l’homme avec qui je découvrirai plus tard que je partage bien plus qu’une quantité non négligeable de messages directs sur Discord mais que je rencontrai alors IRL pour la toute première fois, toute toute première fois.
Après ces effusions hors champ, il était temps de nous lancer dans un road trip de folie en direction de l’ouest sauvage. Tumbleweeds sur le parking et Marseillaise à l’harmonica.
IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST
C’est quand qu’on arriiiiiiiiiive ?
Sur une musique de Sergio Leone, nous quittâmes l’aéroport peu avant onze heures pour nous émerveiller devant la beauté sauvage du périph limité à 50 sur lequel des troupeaux de mini SUV paissaient avec quiétude. Nous dépassâmes Dreux, cité autrefois rayonnante qui vit naître mon épouse mais dont ne subsistait qu’un semblant de ville fantôme, pour nous ravitailler au ranch Leclerc de Saint-Lubin-des-Joncherets, où seule une pompe défraîchie et tannée par un soleil sans plomb était fonctionnelle.
Après avoir nourri notre fidèle véhicule, notre petit groupe se remit en selle et ne s’arrêta que pour assouvir sa faim dans un diner où la voix d’Elvis chantait Good Rockin’ tonight mais qui nous refusa l’accès pour cause de malaise vagal du personnel. Je pensai plutôt à un réglement de compte, à en juger par la mine patibulaire et les regards tendus que s’échangeaient les cow-boys qui avaient eu la chance d’entrer avant nous et de descendre quelques Desperados.
Hin hin hin!
Nous finîmes par nous échouer dans un McSaloon où trouver de quoi manger sain, équilibré et végétarien relevait davantage du l’épreuve herculéenne que du simple choix.
Le soleil commençait à ne doucement pas décliner à l’horizon lorsque, usés par la vie et les péripéties qui ponctuèrent notre trajet, nous mîmes pied à terre devant la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois.
FANBOY (ALMOST) SLIM
Le problème, quand on arrive dernier, c’est qu’il faut faire le tour de tous ceux déjà présents (arrivés la veille ou le matin-même, voir la super vidéo de Roudoudou) pour déposer un baiser sur leurs joues velues. Tout du moins si on est un minimum poli et français. Alors, bon, accomplir son devoir de gentleman auprès de deux ou trois pointures chez Roud, c’est encore émotionnellement gérable mais, là, avec quatre dizaines de superstars occupant déjà l’espace, le fanboy en moi était sur le point de défaillir.
Prêt pour le serrage de pinces.
Essayant comme à mon habitude de dissimuler mon émoi, je commençai à serrer des joues et baiser des mains en tentant de soigner mon élocution alors que j’articulai péniblement des “s’lut hmoi c hwka enchanté j’adre cque vs faites rhalala vs zêtes beaucp plus grand en vrai que sr les forums cst imprssionnt”. Je saluai ainsi, à la chaîne, Genesis8 (sans même l’avoir identifié, désolééééé !), Giherem, NickyOne, Bouba, Cracky, Fredouille, Breiztiger, Toug, Wild et LaSTIC.
Je me dirigeai ensuite vers des têtes connues et rassurantes, et étreignis longuement et chaleureusement les corps brûlants et par ordre alphabétique de Beb, Golem13, Madram, Mage, OffseT, Roudoudou, TotO, ainsi que celui de mon cher partner in crime, que je n’avais jusqu’ici vu que via webcam et connexion foireuse interposées : the one and only Hicks.
Vint ensuite le tour des cadors avec qui j’interagissais déjà depuis quelque temps sans jamais les avoir rencontrés. Ainsi découvris-je en live le doux sourire de CMP, la mâchoire carrée de Demoniak, le regard charmeur de Kris, l’œil pétillant de Sim1 et l’accent chantant (ou le chant accentué ?) de OneVision.
Twins.
Enfin, je passai voir mes superstars de l’ombre, ceux qui n’avaient jusqu’ici que les contours indéfinis et mouvants d’un pseudo silencieux : Krusty, Prodatron, Supersly, Pulkomandy (qui avait traversé la France en vélo et en claquettes, true story), Targhan, Zik, et l’Homme derrière l’Événement, Eliot from Benediction, dit “le Serein”, impressionnant de flegme et de bon humour dans une situation qui, personnellement, m’aurait filé une nouvelle vague de suées à chaque VBL.
OK. Les présentations étaient faites (péniblement). J’allais pouvoir m’installer et commencer à produire des trucs, tel le demomaker et game developer du groupe Praline que ma fiche Memory Full prétend que je suis.
Come on baby, light my fire.
Installés au milieu de presque tout iMPACT (Drill n’était malheureusement pas de la partie), Golem13 et moi-même commençâmes à nous replonger tant bien que mal dans les niveaux 3 et 4 de Ghosts’n Goblins : tout étant étroitement intriqué, les tilesets de ces deux niveaux, les palettes, les différentes frames des animations en dur et en color cycling, etc., un minimum de synchronisation et de concentration s’imposait. Ce qui, vu le contexte, s’annonçait particulièrement challenging. Mais, justement, le challenge, on aime ça.
“On va jamais y arriver, putain.”
J‘alternai ainsi entre taf et discussions passionnées avec tout un tas de gens aussi aimables qu’intéressants et talentueux, et ne me rendis pas compte, lorsque je décidai de m’arrêter, qu’il était déjà deux heures du mat’ et que tous étaient allés rejoindre Morphée, dissimulé parmi les matelas gonflables et les sacs de couchage répartis derrière l’écran géant.
Tous ? Non !
Un increvable Targhan en chemise pourpre était toujours actif alors que Monsieur Treize et moi-même nous apprêtions à éteindre les dernières lumières et à fermer derrière nous avant de rejoindre notre château d’appoint. Je piquai de ce fait la place de MvKTheBoss qui, malheureusement, avait dû annuler sa venue – probablement parce qu’il n’avait pas réussi à se décider sur la quantité de slips à fourrer dans son paquetage – ce qui m’arrangeait vu que je n’avais pas préparé mon couchage aussi intelligemment que mes sous-vêtements.
MEMORY FULL
Je me souviens que j’avais l’intention louable de prendre régulièrement des notes qui me serviraient ultérieurement pour la rédaction d’un potentiel report. Alors, certes, je suis bien en train de le taper, ce compte-rendu. En revanche, les seules notes que je trouve dans mon portable sont les suivantes :
“AsT : il en a plein le cul. Logo 40 lignes mode 1 ou 2, ou alors mode 0 + bande noire 2 NOPs. Hey Wawa.”
Hm. Bon. Tant pis pour la précision des informations, je vais tenter de vous retranscrire ça comme ça me revient. Gardez à l’esprit que ce qui suit s’est déroulé sur deux jours, vendredi 1er (dont j’ai déjà évoqué quelques moments dans le chapitre précédent) et samedi 2 novembre 2024 – et pas forcément dans cet ordre.
Le flâneur errant parmi les allées de la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois pouvait parfois apercevoir du coin de l’œil une preview du SimCity-like de Roudoudou, déjà très prometteuse. De même, une nouvelle version WIP du SonicGX de NoRecess pouvait se retrouver chargée furtivement par un TotO malicieux (la carte SD étant immédiatement retirée de la C4CPC réceptrice, de sorte que rien ne fuite), et étalait ainsi sa rapidité et sa réactivité. Une véritable prouesse qui, de façon assez incroyable, tourne vraiment sur GX4000.
De mon côté, après avoir fait don de ma cassette de Xevious à Breiztiger, je montrai timidement à quelques personnes une très, très early preview d’Acquevives, un jeu Amstrad Plus d’action-aventure très personnel que j’ai enfin commencé à développer (alors que je travaille sur son game design depuis, euh… longtemps et demi).
It’s dangerous to go alone.
AsT bossait sur le polishing de We Are, dont il présenta la seconde partie en compétition officielle, tout en soutenant Sid moralement et orgamsement pendant une séance ardue de debugging de texte de vache pas complètement antialiasée (figurez-vous ça comme vous le pouvez). Malheureusement, sa part ne fut pas finie à temps pour la compétition.
Roud me fit goûter de sa délicieuse compote au calva, et Golem de son rhum arrangé. Un verre de vin plus tard, je me retrouvai de nouveau projeté dans une dimension parallèle dans laquelle Demoniak visita le Mont Saint-Michel, des sceners disputèrent une partie de Roland in Roland-Garros, et Cracky utilisa intensément l’IA, notamment pour générer des logos Benejdüon. Benicidión. Des logos.
Benandjerrys Cooling Darty 4
OneVision partagea le taf graphique qu’il avait fourni sur The New Zealand Story, Rodland ou encore Robocop sur Plus. Il me fit également connaître Hé, Oua-Oua, une série télé au style visuel étonnamment proche de celui de la boîte pour laquelle je suis fier de bosser.
Quelques mois avant le meeting, Roudoudou avait rencontré Grees et ce dernier lui avait remis tout un tas de livres, extensions, chips, roms, joysticks, écrans afin qu’ils servent à la communauté ; Roud apporta ce qu’il n’avait pas distribué et l’ajouta aux magazines, disquettes de différents formats et autres pièces de hardware mis à disposition de ceux présents à la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois qui désiraient les adopter. Boucle bouclée : il repartit tout de même avec un lecteur 5,25 que lui céda Madram… et qui avait été fabriqué par Grees. It’s a small world after all.
La plupart du temps, des prods étaient projetées en continu sur l’écran (relativement) géant, mais parfois des intervenants intervenaient ; ainsi, Krusty présenta Bndbuild, son outil crossdev pour projets CPC (mais pas que), Targhan son Arkos Tracker 3 tout chaud sorti du four, AsT nous en mit plein les yeux avec iMPdraw, et Madram fit une première démonstration des balbutiements de son logiciel musical in the works, Ayane. Comme je me suis porté volontaire pour designer le logo de ce dernier, j’appris fortuitement qu’il m’accordait 16 lignes de plus que les 16 lignes de moins que j’ignorais avoir. Au lieu de 40 lignes de haut, j’ai donc droit à 40 lignes de haut, mais mode graphique au choix. OffseT en profita pour plaisanter sur le fait que lui aussi m’avait accordé 16 lignes de plus pour le sprite en voxels d’Arthur que nous avions produit pour Ghost NOP, laquelle fut par ailleurs également projetée pour notre plus grand plaisir (surtout le mien, vu que c’était la première fois que je la voyais sur un si grand écran).
J’eus la chance d’échanger longuement avec Supersly (j’en rêvais depuis longtemps ^^) autour du graphisme en général et des pixels en particulier, de notre philosophie commune et des articles du site de Les Sucres en Morceaux en cours de rédaction que j’ai hâte de lire. Je me pris d’affection pour Sim1, avec qui nous parlâmes philosophie, Japon et histoire de l’art, suite à quoi il partagea avec moi ses avancées sur l’adaptation Atari 8 bits de Bubble Bobble.
MORITURI TE SALUTANT
Durant un des fastueux repas, probablement pas celui au cours duquel la RPT (Roudoudou Pizza Team, composée de Roudoudou, bien sûr, mais aussi Golem13, Mage, Beb et Eliot) nous submergea d’inégalables pizzas maison dont deux spéciales vegans, je fis davantage connaissance avec les adorables membres de DBT, dont les anecdotes me permirent d’apprécier à sa juste valeur Recycled Bug, la demo qu’ils présentèrent en compétition, basée sur un sens certain de l’autodérision, et qui suscita des réactions favorables de la part de l’assemblée.
Comme à son habitude, le groupe iMPACT nous honora de plusieurs prods en compétition : du côté des demos, Happy Halloween (merci !) par Demoniak et We Are par AsT, Kris ayant, quant à lui, graphé IMPbus pour le Plus, avec une utilisation subtile des sprites hard et du Mont Saint-Michel (décidément).
Enfin, les membres de Pulpo Corrosivo – malheureusement absents excepté Beb – nous régalèrent avec Borderline, une intro particulièrement qualitative malgré son design minimaliste, extrêmement bien rythmée, et dont une des spécificités est de proposer une véritable part pour les possesseurs de CRTC non compatibles (en l’occurrence les CRTC 1 et 2).
Samedi soir fut assez similaire à son pendant du vendredi, à ceci près que j’avais bien avancé sur la transition mid-level du niveau 3 et les animations de colonnes de feu du niveau 4, et que nous quittâmes la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois pour notre château de poche un peu plus tôt cette fois-ci.
THIS IS THE END
Arriva le dimanche matin et avec lui le temps du voyage retour. Je rassemblai mon barda et m’en allai retrouver Sid et AsT à la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois. Je récupérai mon gobelet custom BND4, étreignis longuement et chaleureusement les derniers participants encore présents, et me calai bien confortablement à l’arrière de la Sidmobile.
En un clin d’œil, nous fûmes installés dans le salon de Sid et nous enchaînâmes douche et dîner sur fond de jazz, de discussions toujours aussi animées et passionnantes et de bâillements. Après un dodo et un petit dej complets et mérités, nous apprîmes avec effroi que les pluies diluviennes qui s'étaient abattues sur Valencia menaçaient désormais Barcelona. Des images effrayantes d’automobiles (comment ça, plus personne ne dit “automobile” en 2024 ?) se prenant pour des barques et de l’aéroport d’El Prat de Llobregat inondé me rendirent soucieux de ne pouvoir rentrer chez moi comme prévu. Mais, impuissant devant les éléments déchaînés, je décidai d’attendre patiemment en continuant d’échanger avec mes amis impacteux.
Rare cliché d’un 6128 Plus dans son environnement naturel (en haut à gauche).
AsT finit par emprunter le chemin de fer direction Malataverne, tandis que Sid et moi travaillâmes sur des améliorations potentielles pour Martine tout en discutant ciné et BD. J’eus la chance de faire la connaissance express des loupiots trop choupis de Monsieur Sid, puis c’est plein de la tristesse inhérente aux fins de fêtes mais enthousiaste à l’idée de retrouver ma femme et ma fille que je montai à bord de mon avion, fis une sieste et atterris parfaitement au sec mais aussi parfaitement tard, grimpai dans un taxi et fonçai Rambla de Prat où je pus enfin etreindre longuement et chaleureusement mon épouse et lui glisser un tendre “jp dodo”.
Désormais loin de la salle des fêtes de Sourdeval-les-Bois, en glissant progressivement vers la douceur cotonnée d’un sommeil catalan, je réalisai que, finalement, le dernier mystère non élucidé de toute cette histoire restait cette note intrigante citant AsT : “il en a plein le cul”. De quoi parlait-il ? Et de qui ? J’imagine que nous ne le saurons jamais.
Mais je subodore un lien étroit avec une histoire de sous-vêtements.