Report

Written by Maître Renard in november 2022

Avant-propos : on m'a demandé, fort adroitement, de narrer les aventures de quelques CPCistes rendus en terre Normande le temps d'un week-end. Flatté que je suis de coucher par écrit ces quelques anecdotes. Sachez avant toute chose que mes propos n'ont pour but que de susciter l'enthousiasme. Je relève ainsi ce défi d'amuser grands et petits... Et tant pis pour les grincheux et autres dépressifs qui se blessent sur des éclats de rire. En espérant vous voir joyeux, productifs et nombreux lors du prochain Benediction Coding Party. Tout ce qui suit est a peine romancé, qu'on se le dise.

On passera sur les péripéties du trajet et les attentes en région Parisienne dont les abords des gares sont toujours aussi monstrueux. "Les voyages forment la jeunesse" et vous déforment même si vous croyez rester jeune.

Malgré la distance qui nous sépare, la pandémie qui guette, les rhumatismes à venir et les Russes qui sont sur le point de débarquer (c'est vérifiable de A a Z sur BFMTV), on n'a pas manqué de profiter de ce meeting toujours aussi bien huilé. Mais que ferait-on sans Eliot (bien huilé aussi), je vous le demande. Non, je vous le demande pas. Vous allez me répondre à-peu-près n'importe quoi alors que je peux très bien le faire moi-même.

Le lieu du meeting se trouvait au milieu d'un quartier résidentiel plutôt paisible car adapté aux seniors (toute allusion à Tom et Jerry est bannie)... C'était une petite salle lumineuse aux rideaux oranges avec cuisine attenante. Deux pièces séparées dont une équipée d'une bibliothèque où se côtoient Ruquier et Bernanos, qui serviront de dortoir. Enfin, au sous sol une darkroom / chambre-double avec sa douche attenante (que PulkoMaudit ne manquera pas de boucher dès le premier jour).

Les tables installées, le coin café en place avec les confiseries habituelles (plus d'excellents chocolats aimablement apportés par la compagne du gérant, à un prix très compétitif), on n'avait plus qu'à s'adonner à notre passe-temps préféré... Le débat houleux sur l'état des stocks de la scène Amstradienne. Exercice assez périlleux aujourd'hui. Tous les participants se sont parfaitement maitrisés, les discussions sont restées de bon ton et personne n'est reparti en sang.

De beaux moments de bravoure quand même
Targhan théorisa sur le jeu de bagnoles (Vespertino) de Batman Group. Comme quoi il serait parfaitement irréalisable et d'ailleurs ça explique son retard. "De toute facon il code mal car dans Pinball Dreams il se mange le balayage. Et puis Vroom c'est mieux que Lotus 2... Et dans Alcon y'a trop de trames, on voit pas les tirs!!!".

Sim nous gratifiera d'un intéressant cours d'histoire sur le demomaking en Pologne. Ou comment combiner plusieurs contraintes, les limitations hardware et celles du quotidien sous Jaruzelski. Sans pour autant être nostalgique, le récent confinement en France l'a beaucoup amusé. Intéressant personnage.

Golem m'a finement reproché d'avoir fini le whisky Japonnais en son absence. J'ai donc dû m'extasier éhontément devant son travail et celui de Hwikaa (beau boulot), pour tenter de regagner sa confiance baffouée. Maintenant que je suis à 700km de lui et que j'ai recouvré tout mon courage, je peux vous l'avouer son jeu est... "nul car y'a pas toutes les techniques du CPC+ et en plus il se mange le balayage...". Targhan tu commences à nous embêter !!!

Tony s'est illustré dans deux débats de haute volée. Un théologique avec Hicks et l'autre musicologique avec Starkos. Et là je dois avouer que ça avait vraiment de la gueule de voir Tony "sous casque" battre la mesure dans le vide... Pour des raisons évidentes, nous tairons avoir assisté à la danse du ventre qui en suivi.

Entre autres, quelques et rapidement
Breiztiger qui dump toujours plus et même des cassettes. Two Mag (accompagné) a fait le voyage entre autres pour Uniload et ce fut un relatif échec. Sylvestre s'est paluché éhontément devant son Mahjong puis s'est décidé à reprendre ses graphismes pour la Caprice Demo d'Eliot. Golem en a profité pour former un petit jeune (MvKTheBoss) aux joies émouvantes du Z80.

Zik et Pulko ne sont pas venus les mains vides. Les bagages remplis de hardware, ils ont distribué gratuitement des extensions à n'en plus finir. Des FlashGordon Vibrator 2, des Willy, de la Nova pour faire les yahourts... On a même eu droit à une version retapée de l'Albireo qui autorise le montage en duo et la double insertion (USB/SD). Moi j'ai trouvé ça un peu graveleux... Mais j'avais déjà entamé l'apéro.

Il faut reconnaître que comme beaucoup, on aime énormément le hard, mais on a beau être des bourrins, un peu de tendresse ça fait pas de mal. On a aussi eu notre dose de soft pour ce meeting.

Releases et previews
Sans-emploi mais pas sans talent, OffseT sait mettre à profit son temps libre avec des projets concrets. Et il nous a ébloui une fois de plus avec la dernière version d'Unidos 1.5 qui va encore plus loin dans le softwaristiquement correct. Quasiment tous les programmes sont exécutable depuis un stockage de masse (pour peu que Zik vous bricole la carte mère, non ce n'est pas sale).

Il a aussi profité de l'élan pour présenter Uniload. Qui semble être parfaitement, comment dire, je sais pas... Le mieux serait de laisser son auteur nous expliquer le but ultime de la chose. Mais oui, je vous vois venir. On a beaucoup rigolé.

Côté demomaking, on a été gâté avec pas moins de 4 productions de qualité. Je vous laisse juger et voter sur Pouet.

Sphere / Resistance : Roudoudou a codé un plasma assez spécial suivi d'un sphere mapping plutôt étonnant. Le tout saupoudré d'une mélodie de Tom et Jerry. Faut continuer Edouard, c'est la voie du guerrier. Des effets, des textes, de la zik agressive (des bra'dan'l'cul !!!)... Outss outss outss !!!

Veteran Megademo / Impact : la team Impact sort l'artillerie lourde. Carrément une megademo pour un anniversaire. Faut pas se fâcher comme ça les gars !!!

FMR CPC / SFMX : il paraît que la scène Atari est un peu moribonde. Donc ils décident de venir faire du demomaking sur Amstrad. Très bonne première demo les gars. Belle rubber bar, bon rythme. Bien vu (quelques petits glitches sur CRTC 1 mais rien de grave).

Foursome / Pulpo : une onescreen basée sur le golf et les plans à 4. A l'ancienne on va dire. On attend vos oeuvres uniquement sur disquette.

Tant de productions et d'effervescence ça creuse son homme et on a pu compter sur l'organisation habituelle pour se sustenter copieusement. De cookies maison d'abord, de lasagnes ensuite et de claquos à réveiller les morts... Bref, des repas bien sympathiques. Et pourtant je crois qu'il faut le dire un jour ou l'autre et je me dévoue, les carottes râpées en boite, faut arrêter.


J'ai beau être rodé, je pense qu'après 3 jours de meeting, de décalage horaire, de quatre-quarts, j'arrive en fin de week-end à des moments de flottement pas vraiment désagréables mais assez brumeux... J'aime vaquer dans la salle entre les CPCistes encore alertes pour discuter quelque peu, s'informer de leur avenir... Enfin bref pour espionner la concurrence, soyons honnête.

Errer au hasard de l'informatique
Plus tard dans la nuit, je m'éloignai un peu des festivités pour chercher un repos mérité (en fait Targhan me gonflait à force de beugler des "c'est nul", "ha trop facile !" en permanence). Mon regard fut attiré par un ouvrage qui trônait sur une table, un curieux manuscrit. Un monolith de plus de 200 pages qui inspirait la crainte. Serait-ce l'impensable oeuvre mythique tant décriée ? Aurais-je enfin mis la main sur cet abominable recueil après des années d'errance ? Je le tenais enfin !!! C'était bel et bien le Nécronomicon de Abdul al-Hazred... Ah bah non. C'est le Compendium du Logon System, la bible du CRTC.

Selon une source sûre que je ne révélerai pas (car sinon le codeur de Pulpo Corrosivo m'égorgerait), c'est parfaitement imbitable (sic). Probablement dû au dialecte employé dans ces pages... Ma source ne maîtrise pas le Maya ni le Grec ancien.

Deux experts furent convoqués pour éclaircir un peu cette pierre de rosette... Après deux incantations, l'interprétation du texte devenait plus claire...

— Comment ? La RVLL cacherait des ruptures verticales en dehors de l'écran ??? soupira Hicks.
— Ne serait-ce qu'une nouvelle version de la trop célèbre RVI de 1992 selon l'évangile d'Overflow ? s'indigna Offset.

Le mystère resta entier... La révélation m'apparut trop éprouvante et je m'évanouis.

Un réveil mouvementé
De retour vers la terre sainte, je me demandais si l'océan allait m'accorder quelque répit tant il était menaçant. Après ce terrible naufrage au large de l'île de Jersey (où j'allais déposer quelques économies), j'implorais les cieux que mon radeau résiste à cette vague infernale qui déferlait droit devant. Le bruit et la fureur s'abattirent sur moi... Et... Non ce n'était que le bruit de la conduite d'eau, des toilettes à l'étage supérieur. "Ah, trop facile ! Il est nul ce chiotte !!!"... Hurla Targhan. J'étais à moitié rassuré.


Les yeux encore humides et le corps fourbu, nous nous fîmes raccompagner à la gare par le taulier. Nous avons soigneusement évité les désagréments du nettoyage de fin de meeting, laissant cette tâche ingrate à d'autres participants. Et j'ose poser la question : "Est-ce que Targhan s'est mangé le balayage ?".